20080116

UN PROJET TITANESQUE

L‘histoire de la Compagnie minière Québec Cartier commence le 26 janvier 1957, date à laquelle United States Steel Corporation (US Steel) fonde l’entreprise sous la juridiction de la province de Québec (Canada), sous le nom de Quebec Cartier Mining Company. Le but est de mettre en valeur le minerai de fer de Lac-Jeannine situé dans la fosse du Québec-Labrador, à 304 kilomètres au nord de la ville de Port-Cartier. De fait, l’exploration intensive menée dans cette région au début des années cinquante a révélé l’énorme potentiel de la région, notamment au lac Janine, au mont Wright et à Fire Lake.

À l’époque, le projet représente une entreprise titanesque : construction des installations minières de Lac-Jeannine, d’une centrale hydroélectrique sur la rivière Hart-Jaune, d’un port de mer en eau profonde à Port-Cartier, d’un chemin de fer et d’infrastructures municipales aux deux extrémités. Les travaux débutent en 1958 et progressent rapidement.

En 1959, l’exploitation minière commence à Lac-Jeannine et, en bordure du Saint-Laurent, le petit village de Shelter Bay devient officiellement la ville de Port-Cartier. L’année suivante, le lien ferroviaire entre Lac-Jeannine et Port-Cartier est achevé, tout comme la construction de la ville de Gagnon, à proximité des installations minières de Lac-Jeannine. Le 5 juillet 1961, le chargement expérimental de la première cargaison de concentré prend la mer. Le rêve est incontestablement devenu réalité.

La décennie de l’expansion
En 1970, afin de pouvoir répondre à la demande croissante du marché et de contrer l’épuisement de la mine de Lac-Jeannine, Québec Cartier annonce la mise en valeur du gisement du mont Wright. Le projet exige le prolongement de la voie ferrée existante de 138 kilomètres vers le nord, le développement d’une nouvelle mine, la construction d’un complexe industriel incluant un concentrateur, des changements majeurs aux installations portuaires de Port-Cartier, ainsi que l’aménagement d’une nouvelle ville, Fermont. Après une demi-décennie de préparatifs, c’est en 1975 que commence la production de concentré de minerai de fer aux installations de Mont-Wright.

Dès l’année suivante, en 1976, Québec Cartier s’associe officiellement à Sidbec et à British Steel Corporation pour créer Sidbec-Normines. Cette entreprise est mandatée pour exploiter la toute nouvelle usine de bouletage de Port-Cartier ainsi que le gisement de Fire-Lake, situé à 55 kilomètres au sud de Mont-Wright.

Alors que ces deux nouvelles mines viennent de naître, celle de Lac-Jeannine livre son dernier bloc de minerai en avril 1977. Le concasseur et le concentrateur y demeurent toutefois en fonction pour traiter le minerai brut en provenance de la mine de Fire-Lake jusqu’en 1985.

La rationalisation
Les conditions difficiles du marché de l’acier qui sévissent entre 1979 et 1984 touchent durement la Compagnie minière Québec Cartier. Pendant que le fer est délaissé au profit de nouvelles matières comme l'aluminium, la hausse du prix du pétrole fait grimper les coûts de production. S’ensuivent la fermeture des installations de Lac-Jeannine, de la ville de Gagnon et de la mine de Fire-Lake. De plus, à compter du 1er janvier 1985, Québec Cartier gère l’usine de bouletage de Sidbec-Normines de Port-Cartier et l’approvisionne en concentré à partir de Mont-Wright. Elle en deviendra propriétaire en 1996.

L’arrivée de nouveaux joueurs
En 1989, US Steel procède à la vente de Québec Cartier au profit de l’aciérie canadienne Dofasco (50 pour cent), de la japonaise Mitsui (25 pour cent) et de Caemi du Brésil (25 pour cent). Huit ans plus tard, Dofasco et Caemi deviennent actionnaires de Québec Cartier à parts égales.

Entre 2001 et 2003, le marché de l’acier subit la pire crise de son histoire. La majorité des fournisseurs de produits de minerai de fer en sont gravement éprouvés, plusieurs sont acculés à la faillite. Pour sa part, Québec Cartier réussit à traverser l’épreuve grâce à une entente novatrice ralliant tous ses partenaires et l’arrivée d’un nouvel actionnaire, Investissement Québec. L’accord ratifié à la fin de 2003 permet à la Compagnie de prolonger les activités de la mine de Mont-Wright jusqu’en 2016. À cette même époque, les conditions de marché s’améliorent et le retour à la rentabilité du marché du fer et de l’acier se confirme avec la fulgurante croissance économique de la Chine.

En juin 2005, Dofasco se porte acquéreur de l’ensemble des parts de Québec Cartier détenues par Caemi et Investissement Québec, et, dès le mois d’octobre, le conseil d’administration de l’entreprise adopte un nouveau plan minier, lequel assure l’exploitation de Mont-Wright jusqu’en 2026. Déjà, la Compagnie minière Québec Cartier est à pied d’œuvre pour poursuivre ses activités bien au delà.

Le 21 février 2006, Arcelor S.A., numéro un mondial de l’acier, se porte acquéreur de plus de 88 pour cent des actions ordinaires de Dofasco. Moins de quatre mois plus tard, le 25 juin 2006, Arcelor et Mittal Steel Company NV et Arcelor ont annoncé la conclusion d’une entente visant à regrouper les activités des deux entreprises et créer la plus grande société sidérurgique mondiale.

En un demi-siècle, la compagnie a construit trois complexes industriels et plus de 400 kilomètres de voie ferrée. À l’origine de deux villes minières, Gagnon et Fermont, sa fondation a contribué au développement de Port-Cartier et de la région Côte-Nord. Fière de cet héritage, Québec Cartier est plus que jamais tournée vers l’avenir!


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